Le président Donald Trump prévoit d’annuler les restrictions instaurées sous l’ère Biden, destinées à empêcher que des technologies avancées n’atteignent des adversaires étrangers — mesures critiquées par de grandes entreprises technologiques. Cette décision pourrait avoir un impact significatif sur la distribution mondiale de puces d’IA critiques, sur les entreprises bénéficiant des nouvelles technologies d’IA et sur la position de leadership des États-Unis dans le domaine de l’intelligence artificielle. Le sénateur Ted Cruz (R-Texas) a exprimé son soutien à cette démarche lors d’une audience sur la régulation de l’IA au Sénat, en soulignant son opposition à la règle précédente et en annonçant son intention de proposer une législation établissant un « bac à sable réglementaire pour l’IA », inspiré par l’approche de Bill Clinton au début de l’ère internet. Lors de cette audience, ont témoigné des figures clefs du secteur technologique, notamment le PDG d’OpenAI Sam Altman, la PDG d’AMD Lisa Su, le président de Microsoft Brad Smith et le PDG de CoreWeave Michael Intrator. Altman a mis en avant le partenariat d’OpenAI avec Apple, qui construit ce qu’il qualifie de la plus grande infrastructure d’entraînement en IA au monde, au Texas, dans le cadre de l’investissement américain de 500 milliards de dollars d’Apple, comprenant une usine de serveurs à Houston destinée aux fonctionnalités d’IA. Altman a insisté sur la nécessité de davantage d’investissements similaires. Les restrictions instaurées durant l’ère Biden, efficaces à partir du 15 mai, ont classé les pays en trois niveaux avec des réglementations commerciales en matière d’IA variables : peu restrictions pour des nations comme le Royaume-Uni, le Japon et l’Allemagne ; limitations strictes sur la Chine et la Russie ; restrictions intermédiaires pour d’autres pays — suscitant des inquiétudes, notamment chez Microsoft. Brad Smith a soutenu que les pays de niveau intermédiaire pourraient se tourner vers la Chine pour accéder à l’infrastructure IA en raison de ces contraintes, un point de vue partagé par Nvidia, leader dans le domaine des puces d’IA. Les dirigeants technologiques ont plaidé pour une innovation accrue et une adoption accélérée de l’IA, Smith soulignant que l’IA doit viser à renforcer les emplois humains plutôt qu’à les supprimer.

L’audience a également abordé le défi d’équilibrer la progression rapide de l’IA avec la nécessité de contrôler ses exportations pour éviter que la technologie ne tombe aux mains d’adversaires, tout en traitant des préoccupations éthiques telles que la désinformation par chatbot, les enjeux liés aux droits d’auteur et la protection des enfants contre les risques liés à l’IA. Un rapport récent de l’organisation à but non lucratif Common Sense Media a alerté sur les « risques inacceptables » que l’IA pourrait poser aux mineurs, suite à une plainte liée au suicide d’un adolescent après une interaction avec un chatbot. Altman a reconnu ces enjeux et a proposé la volonté d’OpenAI de collaborer pour la protection des jeunes utilisateurs. L’administration Trump a prôné une réglementation de l’IA moins restrictive, le vice-président JD Vance mettant en garde contre des règles excessives qui pourraient paraliser ce secteur émergent. Trump continue de pousser pour que les États-Unis demeurent en tête en IA et dans la fabrication technologique, citant comme succès les expansions d’entreprises telles que TSMC et Apple. L’audience s’est tenue en parallèle de la mise en place imminente de droits de douane sur les semi-conducteurs, Trump indiquant qu’un ajustement des exemptions pour l’électronique serait en cours dans le cadre d’une réévaluation de la chaîne d’approvisionnement. La compétition entre la Chine et les États-Unis dans le domaine de l’IA s’est intensifiée plus tôt cette année avec l’arrivée d’un modèle d’IA abordable mais sophistiqué développé par la startup chinoise DeepSeek, remettant en question les idées reçues sur le coût de la technologie d’IA compétitive. Brad Smith a déclaré que l’adoption mondiale de la technologie serait le facteur décisif dans la course à l’IA entre les États-Unis et la Chine.